XVIIe-XVIIIe siècles
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TABLE DES MATIÈRES
AVANT PROPOS, par Jean-Pierre BABELON
PRÉFACE, par Jacques PEROT
PREMIÈRE PARTIE
1589-1610
D’UN RÉGICIDE À L’AUTRE
« Ce sera un horrible carnage ». Les prédictions annonçant la mort des rois de France (1572-1610), par Paul-Alexis MELLET et François PERNOT
Les protestants et la désacralisation de la monarchie française (1557-1570), par Mark GREENGRASS
L’après-vie bizarre d’Henri III. Déformations dynastiques aux lendemains du régicide de 1589, par Michael WOLFE
Du régicide au martyre. La vision ligueuse de l’assassinat d’Henri III à travers Le Martyre de frere Jacques Clement, par Mathilde BERNARD
Régicide et propagande monarchique dans la société des princes. La parenté d’Henri III face à la fracture confessionnelle du royaume de France, par Marie-Hélène GRINTCHENKO
Jacques Clément et Jean Chastel, assassins de la « respublicque françoise », par James B. COLLINS
Un vray interrègne. Le régicide, la lieutenance-générale du duc de Mayenne et leur héritage politique (1589-1610), par Fabrice MICALLEF
L’assassinat d’Henri IV. Les hypothèses des historiens, par
Jean-Pierre BABELON
Ravaillac, le fou de Dieu, par Janine GARRISSON
Les lendemains de l’assassinat d’Henri IV en Amérique du Nord, par Eric THIERRY
L’assassinat d’Henri IV vu d’Angleterre. Les principes politiques à l’épreuve des faits, par Gilles BERTHEAU
Prométhée et le Phénix. Sur deux figures singulières des régicides de 1589 et de 1610, par Yann LIGNEREUX
DEUXIÈME PARTIE
REGARDS SUR LE RÉGICIDE
Régicide, tyrannicide, assassinat. A propos de la mort d’Henri IV, ou comment poser une question historique aux points de vue de la morale, du droit et de la politique, par Mario TURCHETTI
Pourquoi Montaigne a-t-il refusé d’insérer dans les Essais le Discours de la Servitude volontaire de La Boétie ?, par Anne-Marie COCULA-VAILLIÈRES
Tyrannie et tyrans. Simon Goulart éditeur et glossateur du Plutarque d’Amyot (1587), par Marc VENARD
Lassassinat d’Henri IV et les publicistes espagnols du XVIIe siècle, par Jesús Maria USUNÁRIZ. Traduction Adrian BLASQUEZ
Ni monarchie, ni république. Killing No Murder : l’assassinat du tyran Cromwell et la théorisation du régicide dans lngleterre du XVIIe siècle, par Frédéric HERRMANN
D’Henri IV à Louis XIV : régicide et monarchie de droit divin. Etat de la question et nouvelles perspectives, par Thierry ISSARTEL
Le Grand Siècle et la critique du régicide. L’oeuvre du père Maimbourg, par Christine MENGÈS-LE PAPE
« Dieu a-t-il puni la France ?». 1610-1940 : sentiment de culpabilité et sortie de crise, par Christian DESPLAT
La représentation de l’assassinat d’Henri III. De l’aube de l’absolutisme monarchique aux troubles de la Troisième République : d’un jugement théophanique au diagnostic
d’une pathologie, par Mathieu MERCIER
Penser le régicide à travers le miroir anglais. Les Français du premier XIXe siècle et l’exécution de Charles Ier, par Pierre TRIOMPHE
TROISIÈME PARTIE
D’AUTRES ASSASSINATS, D’AUTRES PROJETS
DELFT, PARIS, ISTANBUL…
L’assassinat de Guillaume d’Orange. Constance stoïque et morale stoïcienne, par Alexander ROOSE
La fabrique du régicide. Le cas de Louis Sudre, forgeron de Montagnac (1682), par Mathieu SOULA
Séculariser le régicide ? L’attentat de Damiens et l’opposition parlementaire (1757-1789), par Frédéric BIDOUZE
« Le martyre de la royauté vivante ». La représentation du régicide révolutionnaire dans la littérature romantique, par Loïc GUYON
Philippe Egalité, régicide : un mythe du XIXe siècle ?, par Grégoire FRANCONIE
La mort de Louis XVII : un régicide ?, par Hélène BECQUET
Louvel : « nouveau Ravaillac » ? Les modèles du régicide sous la Restauration, par Gilles MALANDAIN
On veut assassiner le roi de Prusse Guillaume Ier ! Mythe du complot et répression militaro-policière en 1870-1871, par Olivier BERGER
La question du régicide dans l’empire ottoman au XVIIe siècle, par Gilles VEINSTEIN
Une tentative de régicide à Istanbul en 1859. « L’incident de Kuleli » et les nouveaux enjeux sociopolitiques, par Burak ONARAN
Conclusions, par Arlette JOUANNA
INDEX
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES AUTEURS
Le régicide a frappé plusieurs fois la monarchie française à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle. Suscitées par les commémorations de l'assassinat d'Henri IV en 1610, les études réunies ici ont voulu étendre la problématique du régicide à l’ensemble des monarchies européennes, jusqu'à l'Empire Ottoman. L’analyse des actes de Jacques Clément, Jean Chastel et Ravaillac est au cœur de ces recherches, mais les historiens se sont aussi penchés sur l’attentat de Damiens, sur les événements de la Révolution française, et au-delà, sur Louvel, et sur les craintes d’attentats dans la France occupée de 1870. La question préliminaire, mais essentielle, est celle de la distinction entre régicide et tyrannicide ; elle porte donc sur la qualification de la victime, ainsi que sur l’usage de la violence individuelle ou collective. La philosophie politique, de saint Thomas d’Aquin à Mariana et aux monarchomaques, de La Boétie au père Maimbourg, à Las Casas, sans oublier Voltaire, Montesquieu ou Rousseau, ne dispense pas de l'examen des faits eux-mêmes et de leurs acteurs, qui trouveront leur traduction dans la littérature et l’iconographie.
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J.-C. TILLIER, "Les Cent cinquante ans de la Société des Bibliophiles de Guyenne" - ETUDES - F. ROUGET, "Clément Marot et ses éditeurs parisiens: le cas de Maurice de La Porte" - Dossier: Le XVIIIe siècle: une renaissance de la Renaissance? Etudes r©unies par Catherine Volpilhac-Auger - C. VOLPILHAC-AUGER, "Introduction"; G. BERTHON, "Les éditions de Marot au XVIIIe siècle"; M. CLÉMENT, "Louise Labé et ses Euvres au XVIIIe siècle"; M. MAGNIEN, "L'infortune éditoriale de "La Pléiade" au XVIII siècle"; C. VOLPILHAC-AUGER, "Les Essais de Montaigne et de Coste"; G. HOLTZ, "Les récits de voyage du XVIe lus aux XVIIIe siècle. Vente, collection et recomposition des imprimés géographiques"; M. JOURDE, "La littérature agronomique du XVIe siècle vue par le XVIIIe: transformations, disparitions et redécouvertes"; T. VIGLIANO, "Nicolas Gueudeville préfacier: une appropriation des textes humanistes au début du XVIIIe siècle"; P. NAHON, "Louis-Pascal Sétier, le dernier imprimeur humaniste? Un hébréophile parisien (1793-1835)"; O. BESSARD-BANQUY, "La maison Ollendorff. Splendeurs et misères d'une grande maison littéraire au tournant des XIXe et XXe siècles" - VARIÉTÉS - A. GALLET, "Montaigne théologien"; P. BAUDRIER, "Une lettre de Charles X lithographiée".
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TABLE DES MATIÈRES
AVERTISSEMENT SUR LA SECONDE ÉDITION
PRÉFACE DE PIERRE CHAUNU
OUVERTURE
AU RENDEZ-VOUS DES CANNIBALES
De la caravelle au radeau
Le Cannibale et après
Première partie
DU CYNOCÉPHALE AU CANNIBALE
CHAPITRE PREMIER
NAISSANCE DU CANNIBALE
Colomb découvre le Cannibale
Le Cannibale, fils de chien
CHAPITRE II
LE CANNIBALE À LA MODE
La panoplie du parfait boucher
L’héritage de Vespucci ou la vogue du Cannibale incestueux
CHAPITRE III
L’ENTRÉE DU CANNIBALE EN FRANCE
Le Cannibale, héros du folklore
Rabelais ou le Cynocéphale moralisé
CHAPITRE IV
LE BRÉSIL, TERRE DES CANNIBALES
Le Brésil est une île
Au pays des androphages
Deuxième partie
POUR UN CANNIBALISME D’HONNEUR
CHAPITRE V
LE PREMIER ETHNOGRAPHE DES TUPINAMBA
Montaigne, « Des Cannibales » et la tradition
André Thevet et le cannibalisme rituel des Tupinamba
Parenthèse Staden
De Thevet à Lafitau
CHAPITRE VI
JEAN DE LÉRY OU L’OBSESSION CANNIBALE
Un symbole universel
Le retour du refoulé : Sancerre
CHAPITRE VII
MÉLANCOLIE CANNIBALE
L’Ogre et l’amoureuse
Jean Bodin et la tristesse du Cannibale
CHAPITRE VIII
UN CANNIBALE QUI CRACHE
Montaigne ou le paradoxe des « Cannibales »
Une déclamation
Famine ou banquet
Le continent des Cannibales
Un cannibalisme de mots
Frères cannibales
Troisième partie
CANNIBALES PAR CONTRAINTE
CHAPITRE IX
CARDAN OU L’EMPIRE DE LA NÉCESSITÉ
De la haine comme nécessité
Le continent de la faim
CHAPITRE X
BRÉBEUF ET ROBINSON : LE MISSIONNAIRE ET LE COLON
Le goût du missionnaire
Robinson ou le déjeuner sur l’île
CHAPITRE XI
LE CANNIBALE DES LUMIÈRES, ROUSSEAU, BOUGAINVILLE, VOLTAIRE
Les mots du Cannibale, de Montaigne à Jean-Jacques Rousseau
L’Insulaire cannibale : Bougainville, Diderot
Malthus et l’archipel anthropophage
Candide chez les Cannibales
CHAPITRE XII
CRUELLE NATURE : DE PAUW, SADE
L’Amérique dégénérée de Cornélius de Pauw
L’Afrique fantôme de Sade
CHAPITRE XIII
CANNIBALISME ET COLONIALISME : LE CAS JULES VERNE
Le Cannibale au Canada
Le Cannibale raconté aux enfants
De l’île au radeau
ÉPILOGUE
LE RETOUR DU CANNIBALE : SWIFT, FLAUBERT, LA MEDUSE
APRÈS-DIRE
ROUEN ENCORE ET TOUJOURS
Rouenneries
Le « Conte cannibale » de Montaigne
La Boétie à Rouen
Pourquoi Bordeaux ?
Rouen définitivement
BIBLIOGRAPHIE
INDEX NOMINUM
TABLE DES ILLUSTRATIONS
1492-1592 : ce siècle conduit d’une erreur à un mythe. Erreur de Colomb qui prend les Indiens Caraïbes pour des sujets du Grand Khan ou, pire, pour des cynocéphales, des hommes à tête de chien. Mythe du Bon Cannibale qui, dès 1580 avec Montaigne, renvoie à la face du colonisateur européen les turpitudes d’une civilisation avide de gain. Partant du mot, que Colomb invente, ce livre montre comment le Cannibale des Antilles et du Brésil est devenu en quelques décennies l’incarnation d’un tabou majeur de l’Occident chrétien. Le renversement paradoxal auquel procède Montaigne transforme cette figure repoussoir en modèle positif. Le libre Cannibale, ancêtre du Bon Sauvage des Philosophes, devient le point de référence obligé pour mesurer la barbarie des prétendus civilisés. Cependant le Cannibale tend à faire oublier qu’il mange de la chair humaine. Endossant la livrée des Philosophes et soutenant le combat des Lumières, il devient le porte-parole idéal dans la dispute anticoloniale et antichrétienne. Le Cannibale est lié à la croyance du civilisé. La critique du dogme catholique de la transsubstantiation, tel que l’orchestre la controverse calviniste, en passe par le parallèle avec l’anthropophagie des peuples d’Amérique. Là aussi le mérite du Cannibale est éclatant : s’il mange de l’homme, ce que l’Européen fait sous des formes plus cruelles, il ne mange pas son Dieu, et sa barbarie apparaît toute relative. Cette image positive se dégrade au temps de l’expansion européenne, lorsque le Cannibale, privé de voix et de message, ne représente plus qu’un appétit bestial. Figure odieuse, il suscite tour à tour l’ironie dévastatrice de Swift et les rêveries primitivistes d’un Sade ou d’un Flaubert.
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Table des matières : F. JACOB, M. PORRET, « Introduction » ; « Avis au lecteur » – Amis et ennemis de Jean-Jacques Rousseau du XVIIIe siècle à aujourd’hui – Première partie : Contemporains de Rousseau – M. CROGIEZ LABARTHE, « Rousseau et Malesherbes. Une amitié à l’Antique » ; E. LEBORGNE, « Le portrait de Grimm en faux-ami. A la lumière des “Dialogues” » ; C. PAILLARD, « Ami de Voltaire et Rousseau. Paul Moultou, compagnon de combat et collaborateur intellectuel » ; « Discussion » ; N. A. KOPANEV, « Rousseau et Marc-Michel Rey. Reflets pétersbourgeois » ; C. DORNIER, « “Nous avons plus de goûts communs que je n’avois cru”. Rousseau et Duclos, philosophes dissidents » ; « Discussion » ; M. GILLI, « Georg Forster contre Rousseau. La sévère critique de l’âge d’or par un homme de sciences, voyageur autour du monde » ; B. MELANÇON, « Secourir le philosophe. Ménilmontant, 24 octobre 1776 » ; O. MOSTEFAI, « Fussli, juge de la conduite et des ouvrages de Rousseau » ; « Discussion » ; R. TROUSSON, « François-Louis d’Escherny, disciple de Jean-Jacques Rousseau » ; M. BREGUET, « Roucher, dernier ami de Rousseau ? » ; J. R. IVERSON, « Les “Confessions” de Jean-Jacques Rousseau et “Les Confessions d’Emmanuel Figaro” (1786) » ; « Discussion » ; M. VÉDRINE, « Deux habitants des Charmettes, défenseurs de Rousseau. George-Marie Raymond (1769-1839), Marius Mars-Vallett (1869-1957) » ; P. BUNGENER, « La place de Rousseau dans la tradition botanique genevoise » ; M. SOËTARD, « “Ne rencontrant que des adorateurs idolâtres, des interprètes imbéciles ou des antagonistes acharnés…” » ; « Discussion » ; B. BERNARDI, « Rousseau et le républicanisme. Bien entendu mal entendu » ; T. LÊ PHONG, « Admirateurs de J.-J. Rousseau au Vietnam. Ecrivains révolutionnaires du début du XXe siècle » ; E. PAULET-GRANDGUILLOT, « Rousseau, un adversaire politique respecté. Simonde de Simondi, Benjamin Constant et la souveraineté du peuple » ; « Discussion » – Chronique.
F. JACOB, M. PORRET, « Introduction » ; « Avis au lecteur » – Amis et ennemis de Jean-Jacques Rousseau du XVIIIe siècle à aujourd’hui – Première partie : Contemporains de Rousseau – M. CROGIEZ LABARTHE, « Rousseau et Malesherbes. Une amitié à l’Antique » ; E. LEBORGNE, « Le portrait de Grimm en faux-ami. A la lumière des “Dialogues” » ; C. PAILLARD, « Ami de Voltaire et Rousseau. Paul Moultou, compagnon de combat et collaborateur intellectuel » ; « Discussion » ; N. A. KOPANEV, « Rousseau et Marc-Michel Rey. Reflets pétersbourgeois » ; C. DORNIER, « “Nous avons plus de goûts communs que je n’avois cru”. Rousseau et Duclos, philosophes dissidents » ; « Discussion » ; M. GILLI, « Georg Forster contre Rousseau. La sévère critique de l’âge d’or par un homme de sciences, voyageur autour du monde » ; B. MELANÇON, « Secourir le philosophe. Ménilmontant, 24 octobre 1776 » ; O. MOSTEFAI, « Fussli, juge de la conduite et des ouvrages de Rousseau » ; « Discussion » ; R. TROUSSON, « François-Louis d’Escherny, disciple de Jean-Jacques Rousseau » ; M. BREGUET, « Roucher, dernier ami de Rousseau ? » ; J. R. IVERSON, « Les “Confessions” de Jean-Jacques Rousseau et “Les Confessions d’Emmanuel Figaro” (1786) » ; « Discussion » ; M. VÉDRINE, « Deux habitants des Charmettes, défenseurs de Rousseau. George-Marie Raymond (1769-1839), Marius Mars-Vallett (1869-1957) » ; P. BUNGENER, « La place de Rousseau dans la tradition botanique genevoise » ; M. SOËTARD, « “Ne rencontrant que des adorateurs idolâtres, des interprètes imbéciles ou des antagonistes acharnés…” » ; « Discussion » ; B. BERNARDI, « Rousseau et le républicanisme. Bien entendu mal entendu » ; T. LÊ PHONG, « Admirateurs de J.-J. Rousseau au Vietnam. Ecrivains révolutionnaires du début du XXe siècle » ; E. PAULET-GRANDGUILLOT, « Rousseau, un adversaire politique respecté. Simonde de Simondi, Benjamin Constant et la souveraineté du peuple » ; « Discussion » – Chronique.
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Gilles Bertrand, Anne Cayuela
Ordre et désordre de la bibliothèque dans l’espace de l’Europe moderne
Première partie
Possession, usages et circulation du livre européen (second XVIe-début XVIIIe siècle)
Chapitre premier
L’enjeu politique des bibliothèques
Frédéric Barbier
Les bibliothèques et la Guerre de Trente Ans
Pedro Rueda Ramírez
Livres et bibliothèques itinérants : la circulation des collections particulières entre l’Espagne et la Nouvelle Espagne (XVIe-XVIIe siècles) (traduit de l’espagnol en français par Anne Cayuela)
Andrea De Pasquale
La bibliothèque de la Maison de Savoie au XVIIe siècle
Chapitre II
Lecture et usages du livre
Marie-Pierre Laffitte
Le fonctionnement de la bibliothèque de Colbert à partir du registre de prêt des manuscrits pour les années 1679-1731
Anne Beroujon
De père en fils. La transmission de l’amour des livres chez les Pianello de la Valette (XVIIe-XVIIIe siècles)
María Soledad Arredondo
Frontières et bibliothèques pour les « Novelas » du Siècle d’Or : Italie, France, Espagne (traduit de l’espagnol en français par Anne Cayuela)
Giancarlo Petrella
« In monasterio nuper condito in loco Donghi ad Larium ». La bibliothèque du couvent franciscain de Dongo et ses premiers livres (traduit de l’italien en français par Gilles Bertrand)
Chapitre III
De la constitution à la dispersion des bibliothèques
Raphaële Mouren
La fabrique d’une bibliothèque au coeur de la République des Lettres : Piero Vettori, ses amis et ses livres
Ugo Rozzo
La bibliothèque du Musæum Septalianum et autres bibliothèques italiennes du XVIIe siècle (traduit de l’italien en français par Gilles Bertrand)
Anna Maria Raugei
Deux collections humanistes : la bibliothèque de Thou et la bibliothèque Dupuy
Andrea Bruschi
Une grande bibliothèque privée du XVIIe et du début du XVIIIe siècle face à son destin : les livres d’Etienne Baluze et leur vente aux enchères (1719)
Deuxième partie
A la croisée des savoirs entre Espagne, Allemagne, France et Italie (XVIIe et surtout XVIIIe siècle)
Chapitre IV
Circulation européenne du livre
Juan Montero, Carlos Alberto González Sánchez
Les livres de Juan Fernández de Velasco, sixième connétable de Castille : une bibliothèque européenne (traduit de l’espagnol en français par Anne Cayuela)
Dominique Varry
Les morsures du « dogue » du duc de La Vallière. Circulation libraire, ventes publiques et lecture en France au XVIIIe si¨cle
Marina Roggero
Les voies d’accès aux livres à l’époque moderne : le cas italien (traduit de l’italien en français par Gilles Bertrand)
Chapitre V
Les bibliothèques, lieu de construction des imaginaires littéraires et scientifiques
Ctherine Volpilhac-Auger
La bibliothèque de Montesquieu à La Brède : un état des lieux (septembre 2013)
Christian Del Vento
Un écrivain et sa bibliothèque : le cas de Vittorio Alfieri
Eleonora Barria-Poncet
Les livres de voyage de Montesquieu en Italie
Gilles Montègre
Le réseau des bibliothèques italiennes du XVIIIe siècle et ses usages à la lumière des manuscrits de François de Paule Latapie (1774-1777)
Chapitre VI
Patrimoines bibliophiles
Adeline Rege
Entre bibliothèque personnelle et bibliothèque professionnelle : la bibliothèque de l’architecte Simon-Louis Du Ry (1726-1799)
Laurence Macé
Les bibliothèques sans murs de Giuseppe Pelli Bencivenni
Alain Henriot, Pierre Voisin
La bibliothèque idéale d’un noble d’ép©e. Le cas de Charles-André d’Allois d’Herculais (1746-1808)
Gilles Bertrand, Béatrice Kalfoun
Entre nostalgie encyclopédique et désir d’Italie : la bibliothèque privée de François-Marie de Vaulserre (1773-1849)
Résumés
Les auteurs d volume
Index
Table des illustrations, figures et graphiques
Le rapport entre bibliothèques et lecteurs est ici abordé du point de vue de l’histoire des bibliothèques et des différents usages du livre. Cet ouvrage cartographie d’abord le temps des créations de bibliothèques dans les aires germanique, française, italienne, espagnole et ibéro-américaine au cours d’un large XVIIe siècle. Dépassant une approche statique, on y interroge tout autant les circonstances de l’acquisition et de la circulation des livres réunis en collections, que celles de leur dissolution. En se resserrant sur la France, l’Italie et l’Allemagne au XVIIIe siècle, les bibliothèques sont ensuite considérées comme lieux d’élaboration de connaissances littéraires ou scientifiques, défiant la censure et assurant la rencontre entre le monde du texte et les imaginaires du lecteur. Lecture intensive ou extensive, à voix haute ou silencieuse, par extraction ou « marginalisation » dessinent des modalités d’accès aux savoirs mises en place au siècle des Lumières et restées en vigueur jusqu’à nos jours.
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Par le régime de connivence qu’elle instaure avec son public, la littérature libertine du XVIIe siècle s’offre à un travail interprétatif où la conscience et la rigueur méthodologiques n’excluent nullement l’implication personnelle, la prise de risque. Au cœur de ce livre, le lecteur trouvera la défense et l’illustration d’une lecture complice, appliquée d’abord aux œuvres de fiction (la Première Journée de Théophile, le Francion de Sorel, Le Page disgracié de Tristan, Les Etats et Empires de la Lune de Cyrano), puis aux investigations orientales des voyageurs Bernier et Monconys. Il verra se mettre en place, et s’ajuster en fonction des études de cas, une relation critique de proximité et de disponibilité dont la spécificité apparaît aussi, par contraste, à travers la lecture rapprochée des fulminations du jésuite Garasse. Loin des commodités essayistes ou des réductions théoriques, Frédéric Tinguely fonde dans la résistance même des textes la légitimité du commentaire ; il peut dès lors revendiquer une lectio difficilior d’un nouveau genre, dans laquelle le geste critique libérerait toute sa puissance et trouverait, en définitive, sa raison d’être.
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Table des matières
A. BAYLE, M. BOMBART, I. GARNIER, "La connivence, une notion opératoire pour l'analyse littéraire"
I. Mise au point linguistique
C. WIONET, F. H. JIN, "Connivence pile et face: petit parcours historique du mot"
C. KERBRAT-ORECCHIONI, "Construire de la connivence dans les débats présidentiels: avec qui, par quel moyen, dans quel but?"
II. Communications conniventes
M. ROSELLINI, "Faut-il "en abreuver le vulgaire"? Le Roi, le sexe et la connivence"
N. FREIDEL, " Connivences épistolaires: le commerce triangulaire des Sévigné"
J. LECLERC, ""Vous m'entendez fort bien": les stratégies d'une communication connivente dans les parodies burlesques"
J. DORIVAL, "Hélène de Montgeroult (1764-1836): inventer le patrimoine muscial, découvrir l'avenir de la musique"
H. MERLIN-KAJMAN, "Partage par connivence versus partage transitionnel"
III. Fictions de connivence
A. RABATEL, "Analyse pragma-énonciative de la connivence représentée dans les récits"
M. HUCHON, "Connivences labéennes"
L. WAJEMAN, "Connivence érotique et création artistique dans quelques textes et images du XVIe siècle"
M. BERMANN, "Licence et connivence: les dispositifs textuels de complicité avec le lecteur dans les Contes de La Fontaine"
M. FAUGÈRE, "Lecture connivence et construction du groupe dans la fiction galante"
La connivence est une notion qui travaille bien des discours au quotidien: qu'elle soit promue comme le ferment d'une séduction par les concepteurs de nouvelles marques commerciales (qui jouent sur la dimension de complicité implicite qu'elle véhicule) ou qu'elle soit rejetée par les observateurs de la vie politique condamnant la collusion des intérêts privés et publics (à partir du sens étymologique de "complicité morale consistant à fermer les yeux sur la faute de quelqu'un"), elle semble être un outil de description efficace du jeu social. Pour autant, elle n'a que très peu fait l'objet d'une attention spécifique: mobilisée souvent en passant, elle n'a pas été théorisée en tant que notion opératoire dans le domaine des lettres voire des sciences humaines.
Cet intérêt pour ce type de liens, de pratiques et de discours que recouvre l'idée de connivence n'est pas l'apanage du monde contemporain. Un regard jeté vers le passé montre également son importance à l'époque moderne, du XVIe au XVIIIe siècle: dans le champ littéraire en particulier sont mises en oeuvre des formes de connivence spécifiques, entre auteurs, ou entre auteurs et publics, reliées à des conditions historiques précises de production et de publication des oeuvres. C'est cette période, que nous désignons par "l'âge de la connivence", qui est placée au cours de la présente enquête.
Prolongeant les derniers Cahiers du GADGES qui portaient sur des modes de relation entre auteurs et lecteurs dans diverses situations de conflits (Polémiques en tous genres, 2009; Genres et querelles littéraires, 2011; L'art de la conciliation, 2013), l'étude de la connivence explore une des manières dont se manifeste dans l'espace littéraire le regroupement de communautés sociales ou idéologiques.
Plus largement, notre pari est aussi de faire de la connivence un outil utile pour décrire et comprendre à l'époque moderne le rapport des discours et des écrits, voire des oeuvres d'art, à un public ciblé: nous la définissons comme la mise en place volontaire d'un dispositif, le plus souvent textuel, adressé à un ou plusieurs destinataires, et supposant l'existence d'un tiers exclu. A partir de cette réflexion théorique, ce volume offre l'analyse de cas concrets qui rendent perceptible aux lecteurs du XXIe siècle une "intelligence secrète active" qui peut lier les auteurs, entre eux comme à leurs publics.